Nous passons à la frontière vers Kakavia. Sabrina craint pas mal ce pays, nous avons lu plusieurs récits signalant la mafia ou expliquant que la police était corrompue et prompt à nous extorquer de l'argent sous des motifs divers, De plus, elle a regardé Taken avant de partir et ,manque de chance, une partie se passe en Albanie et on y voit des méchants albanais essayer de tuer tout le monde...

Nous passons la frontière rapidement, trop, nous oublierons de changer de l'argent (nous le regretterons vivement par la suite car nous ne retrouverons pas de banques facilement ).

De prime abord peu de changement à notre arrivée en Albanie, la route est bonne et bien droite pour une fois, cependant la limitation à 70km/h nous gène un peu, difficile de tenir à cette vitesse sur cette ligne droite mais on ne connaît pas trop ce pays, peut être que la police surveille beaucoup, attention!

On aurait du en profiter parce que ces quelques km de bonne route seront parmi les seuls de tout notre itinéraire en Albanie.

Très rapidement, nous devons choisir entre une route sans doute de bonne qualité , dans la vallée mais éloignée de la mer ou la route qui passe par la mer et par les "stations balnéaires" mais qui semble sur l'atlas que nous avons plutôt étroite.

Nous nous garons afin de choisir et nous voyons au loin un autocar se diriger vers la route le long du littoral, celui-ci nous aidera à faire notre choix, nous le suivons et montons un col où la route semble rétrécir au fur et à mesure que l'on avance. Derrière nous, un autre autocar nous rattrape , cela nous rassure, dessus c'est écrit en français puis, à sa manière de conduire , nous comprenons qu'il n'est pas français. Lorsqu'il' nous doublera, nous verrons finalement qu'il s 'agit d'un véhicule albanais, sans doute achètent ils des cars d'occasion chez nous ? La route est de plus en plus étroite et on se demande si l'on pourra se poser sur le coté encas de croisement; inutile d'imaginer qu'en face un véhicule se rangera pour nous permettre de continuer à monter. Un peu plus tard , nous aurons une immense frayeur lorsque nous circulons sur une route aussi  sinueuse que la montée de l'alpe d'huez mais un peu plus étroite et avec beaucoup de trous sur la chaussée, un 36 tonnes se met à nous doubler sans aucune visibilité! Un véhicule est arrivé au même moment en face, il s'est garé précipitamment sans se montrer surpris ou énervé par la situation, nous avons nous été choqués et inquiétés par ce comportement routier inconscient qui explique pourquoi l'on voit tant de petites chapelles sur les bords de route (plusieurs par km).

Nous arrivons à proximité de Sarandë, nous nous y dirigeons en espérant y passer une journée, une nuit ou plus et finalement, nous resterons bloqué dans une rue trop étroite pour y pénétrer, il faut donc reculer puis faire demi-tour. Une dame nous fait comprendre que nous ne trouverons pas à nous garer ici. Après cette frayeur, nous quittons la ville et partons vers Vlore.

Par hasard, nous nous retrouvons à Borsh (il faut dire que dans la ville est petite et tout près de la route, on ne s'est pas trop compliqué la vie sur ce coup là. La station est surnommée" la perle du sud de l'Albanie". Nous verrons tout de  suite que ce n'est pas en raison de son front de mer jonché de détritus ou de bâtiments abandonnés (encore!), il y avait d'ailleurs plus de chèvres, cochons ou vaches devant la plage que de touristes, cela ne nous a pas empêché de nous garer au bord de la plage et de trouver les paysages et la mer très beaux.

Nous n'avons pas de leks et l'endroit n'est pas touristique et, pourtant, nous arriverons quand même à manger au restaurant: un "plagiste" acceptera nos euros , quelques minutes plus tard, il nous amènera même un de ses collègues qui parlent couramment français. Nous mangerons les pieds dans l'eau : pizzas et boissons pour 4 à 12 euros!

Ici, nous serons surpris par la pauvreté et, comme presque partout en Grèce, par le fait que la mer n'est jamais mise en valeur, un peu comme si une mer chaude et transparente avec de beaux paysages n'apportaient aucune plus-value à leur territoire.

Nous qui sommes en camping-car, sommes très économes avec l'utilisation de l'eau : nous serons choqués par le gaspillage d'eau, nous avons vu une personne qui semble passer ses journées à arroser la route (ici elle n'est pas goudronnée) afin que la poussière ne s'envole pas partout! Un peu plus loin, nous voyons des jets d'eau où l'eau coule en continue vers la mer. Une fois de plus, nous nous baignerons seuls ou presque.

Faute d'argent, eh oui nous n'avons pas changé d' euros en leks et c'est bien dommage, nous repartirons dès le lendemain. Nous aurons une nouvelle fois très peur sur la route, lorsque nous passerons du niveau de la mer à 1027 m sur une route très pentue où le moindre écart de trajectoire nous enverrait vers un précipice de plusieurs centaines de mètres (le parapet ne sert à rien, il mesure tout au plus 20 cm), la vue est magnifique mais je ne peux m y attarder comme vous l'imaginez.

Nous arriverons ensuite à Vlore: comme nous avions vu le reportage sur la ville à m6 , ça nous a donné envie d'y aller. Trop peu hardis, effrayés par la conduite des albanais et gênés par l'absence de parkings, nous ne pourrons nous garer, il en sera de même à Durres ou à Fier où nous avons frôlé l'accrochage, des véhicules étant garés systématiquement sur la chaussée.

A partir de Durres , la route change complètement et nous nous retrouvons sur une autoroute à notre grande surprise, celle-ci n'étant pas indiquée sur notre guide de route.